Débats et éthique

Galvanisation de l’appellation pashmina
Pashmina est le nom authentique de Cachemire. Pourtant, le terme, du fait de son histoire, désigne une laine de cachemire que l’industrie du textile n’a pas labellisé et qui doit ainsi être associée à l’appellation « laine de cachemire ».
De fait, le terme pashmina est utilisé pour désigner toute écharpe sans dissociation de la matière. Ainsi, le marché du pashmina est impacté par une lisibilité méconnue du produit, par une association et confusion avec le cachemire, par une qualité souvent médiocre des produits diffusés sur le marché et par une importante diffusion de produits portant l'étiquette « 100% pashmina » fabriqués à base de viscose et autres matières synthétiques.
Le pashmina et le cachemire
Le terme cachemire a été donné au 18e siècle à cette laine. Depuis, la technique et la mécanique aidant, on a baptisé cachemire des laines très légères produites dans le monde entier, et ceci avec des chèvres et des moutons de différentes races. L’industrie textile a labellisé uniquement la technique de la récolte du duvet, sans faire référence à l’origine de la laine ni au mode de vie des chèvres, depuis longtemps dispersées dans le monde entier. Pourtant, la provenance de la matière première intervient dans la qualité des fibres, car l’altitude et le froid intense impacte directement sur le développement et sur les qualités du fameux duvet. De surcroit, la récolte du duvet de pashmina, artisanale et manuelle par peignage, outre le respect de l’animal, est aussi un facteur primordial dans la qualité de la fibre.
Ainsi, le pur pashmina et le cachemire sont différents, le cachemire étant un mélange plus laineux et plus rêche, dû aux modes de récolte d’une part, et à la pluralité du type de chèvres, d’autre part. L’essor du commerce du cachemire a entrainé de nombreux essais d’acclimatation de la chèvre, voire de clonage, dans divers endroits donnant naissance à une quinzaine d’espèces différentes vivant autan sur les plateaux de Mongolie, sur les hauts plateaux himalayens (Tibet, Népal, Ladakh), ou encore dans les pays voisins comme le Pakistan, l’Afghanistan ou l’Iran. Plus étonnant, les capra hircus ont été aussi acclimatées en Australie, en Nouvelle Zélande, et même aux USA.
Cachemire est donc le nom générique pour toutes les laines provenant de la sous-toison des chèvres « capra hircus », dont les fibres fines sont d'au moins 19 microns. Le pashmina authentique, dont les fibres mesurent entre 12 et 17 microns, reste ainsi incontestablement la variété noble du cachemire.
La surconsommation de cachemire et les problèmes éthiques
Aujourd’hui, la majorité de la laine cachemire distribuée dans le monde provient de Mongolie intérieure. L’entrée de ce pays dans l’économie de marché en visant la rentabilité du commerce de masse, a généré une malheureuse exploitation intensive des animaux, causant, outre le problème des conditions de vie de ceux-ci, une inquiétante désertification de la province de Mongolie Intérieure et un bouleversement de l’écosystème fragile bouleversé par le surpâturage et par l’exploitation intensive des bêtes.
Les animaux sont domestiqués par troupeaux de plusieurs millions de bêtes et soumis à une tonte quasi industrielle. De surcroit, pour baisser le prix de revient, les fabricants mélangent la laine du dos, un peu plus épaisse, avec le duvet dont la surface plus importante donne plus de fibres. Parfois même, de la laine de moutons est mélangée dans leur fils même pour obtenir encore plus de matière. Le fil alors obtenu est plus gros, facilitant le filage mécanique et le producteur vend toujours du 100% cachemire.