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Technicité du Pashmina


LA MATIERE PREMIERE

La fibre de pashmina provient des productions rares et quasi confidentielles.

La laine est issue d’une fine couche de duvet d’une charmante petite chèvre et ayant un mode de vie semi sauvage. Durant l’hiver, pour résister aux conditions de vie très rudes qui avoisinent les - 50°c, cette petite chèvre se protège contre le froid grâce à son épaisse toison de laine renforcée au niveau du poitrail et du cou, par une fine couche de duvet formant un excellent thermorégulateur aux qualités exceptionnelles qui sera récoltée pour confectionner les étoles. Aussi, plus l’altitude où vit l’animal est importante, plus la chèvre produit naturellement une laine de plus grande qualité pour mieux lutter contre le froid. Les fibres ont un diamètre compris entre 12 et 17 microns, alors qu’un cheveu humain mesure 75 microns.

La pureté de l’environnement himalayen, les conditions de vie, l’alimentation et la qualité de l’air contribuent aussi à la pureté de la laine, sa douceur et sa finesse. La laine est ainsi 100% naturelle et totalement bio. Les producteurs sont des bergers de tribus nomades du Ladakh: les Changpas. Ils sont aujourd’hui environ 5000. Ils élèvent les quelques 200 000 chèvres, vivant sur le haut plateau de Changtang à 5000m d’altitude, sur les terres lunaires et inhospitalières de cette région spectaculaire de Jammu et Cachemire, connue pour la beauté aride de ses montagnes et pour ses monastères isolés.

La récolte

La laine est recueillie par peignage sur le cou et le torse de l’animal là où elle est la plus douce. La récolte du duvet se fait au printemps et respecte l’équilibre naturel de la chèvre. Une chèvre de cachemire produit environ 100 à 300 grammes de duvet par année.

Le traitement de la fibre

C’est une étape minutieuse. Suite à un processus laborieux, les poils sont séparés du duvet et la matière est triée en fonction de sa qualité et de sa couleur : la gamme de couleur varie du gris, au blanc crème ou, plus rarement, au blanc pur. Pour blanchir la fibre avant sa teinture, on utilise une préparation à base de farine de riz. Les fibres subissent alors un nouveau triage qui les débarrasse de leurs dernières impuretés. Seuls les fils les plus longs sont utilisés pour le tissage de très haute qualité. Ensuite, le lavage se fait à plusieurs reprises, afin d’enlever toutes les saletés, les odeurs et les huiles corporelles retrouvées sur la fibre. Le lavage du duvet est une opération particulièrement importante pour la qualité finale du produit. Il permettra d'obtenir des fibres dégraissées, douces et soyeuses au toucher. Ce grand nettoyage des poils fait perdre plus de 80 % du poids brut de la matière récupérée au début.

Vient alors le cardage qui sert à séparer et à démêler les fibres et les mettre dans un même sens afin de pouvoir les travailler plus aisément. Cette étape sert aussi à déterminer la longueur du follicule afin de savoir si on le mélangera ou non à d’autres types de fibre. Le défeutrage va compléter le travail du cardage. Certaines fibres sont encore emmêlées, le défeutrage va les rendre parallèles et régulariser le fil. Enfin, le peignage va éliminer les fibres trop courtes qui seraient désagréables au toucher et va permettre d'obtenir ainsi un lissage des fibres longues. Alors seulement, le divin duvet offrira à la vue et au toucher tout son potentiel.

Environ seulement 50 tonnes de ce duvet très recherché, appelé l’or en fibres pour la finesse de son toucher, sont produites dans cette région chaque année avant d’être envoyées plus bas dans la vallée à Srinagar, capitale du Cachemire, pour être tissé et transformé en châles et foulards.

Peu structurées, les productions ladakhies ne peuvent répondre à la demande d’un marché de grande consommation. On trouve encore seulement de petites unités de productions de la matière première disséminées dans les régions où vivent les bêtes. En tant que produit exceptionnel, le pashima est bien un produit confidentiel et rare.

La matière brute est ensuite conditionnée en ballots qui partent vers les lieux de fabrication à Srinagar pour les produits de Très Pashmina.

Filage et teinture des fils

A ce moment, la matière première est prête à être filée. La filature va transformer la matière en fil par étirages successifs dans des métiers à filer. Le duvet est alors filé à la main à l'aide d'un rouet, travail délicat réalisé traditionnellement par les femmes, puis teint de diverses couleurs. Le filage est réalisé à la main, car les fibres sont trop fragiles et ne peuvent être tissés à la machine. La torsion des mèches permettra d'obtenir le fil naturellement blanc ou crème.

Selon le type de procédé de teinture choisi (voir ci-après), le fil sera alors teint, la teinture consistant à lui donner une couleur et à la fixer directement sur le fil. Il est à souligner qu’une teinture foncée sera un peu plus rugueuse qu’une teinture claire. L’art de la coloration chatoyante se fait à la main, avec des couleurs naturelles, dans de grands seaux d'eau et de colorant réalisé à partir de teintures naturelles.

Aujourd'hui beaucoup de fabricants commencent à utiliser des machines pour ce travail, mais le résultat est beaucoup moins agréable. La couleur du pashmina peut être donné de différentes

façons : soit en teintant la matière première lorsqu’elle est récupérée sur l’animal, soit en teintant le fil obtenu, soit en teintant l’étole confectionnée. Ces trois procédés permettent d’obtenir différentes qualités de cachemire, la meilleure étant obtenue en utilisant le premier procédé.

Comparer le cachemire à un diamant ce n'est pas si absurde. En effet, la fibre brute révèle son extraordinaire éclat seulement après un laborieux traitement de la main de l’homme.


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